Mail de Bulard : arête Nord

Nom du sommet : Mail de Bulard

Altitude du sommet : 2 750 m

Pays : France

Massif : Pyrénées

Cartographie :

IGN Top 25 Mont Valier

Type de course :

Altitude de départ :

Dénivellation positive totale :

Longueur des difficultés :

Inclinaison maximum :

Difficulté : cotation globale :
                   cotation engagement :

Météo lors de la course :


Températures :

Conditions neige et glace :

Matériel nécessaire :

randonnée - escalade

1 250 m

1800 m environ

5 00 m



F
II

Beau temps






— éventuellement corde assurance + sangles

Date : septembre 2018
Saison : été
Mail de Bulard arête nord

Présentation :

La Mail de Bulard est un sommet emblématique de l'Ariège.

Son arête nord est unique en son genre : elle domine la face nord austère, froide dans laquelle une voie d'alpi existe (face nord-est classée D Sup dans l'excellent ouvrage du regretté Françis Mousel "Pyrénées courses mixtes, neige et glace) et également les baraquements des mineurs qui exploitaient le zinc dans des conditions si rudes qu'elle fut nommée "la mangeuse d'hommes" : les accès dans la face nord étaient tellement dangereux que les mineurs avaient pour consigne de ne se déplacer que par les galeries intérieures.
Le forgeron dérogeant à la règle s'y tua... Ce site accueillit malgré son exiguïté jusqu'à 250 personnes...

Horaire global :
— parking -> sommet : 6 h
— sommet -> parking : 6h

L'arête nord de la Mail de Bulard
Cordée : Bernard et Patrick
Ce circuit permet de réaliser une magnifique boucle :
- Montée à la Mail de Bulard par l’arête nord en partant de la piste de Luentein.
Cette piste de plus en plus en mauvais état nécessite soit un 4 X 4 soit un véhicule avec une bonne garde au sol la piste étant par endroit bien défoncée, des ornières profondes susceptibles de toucher au passage.
- Se garer dans le virage juste avant le parking ou sur le parking.
- Descente depuis le sommet par le port d’Orle
- Retour à la piste

1ère partie de la boucle : l’arête nord

Prendre le sentier bien marqué derrière le panneau en bois « sentier éducatif «,   il traverse le bois de Lassiscas puis rejoint le GR10.
Monter les zig-zags magnifiquement tracés jusqu’à la piste et la cabane de l’Arech dernier point d’eau de la montée (un point d’eau sur le coté droit de la partie randonneurs)
Suivre les cairns jusqu’au Tuc de Cagonilles. Le chemin bascule sur le versant Mail, passe près d’un ancien baraquement de la mine puis s’approche du sentier menant aux baraquements et à la mine de la Mail de Bulard.

Suivre les cairns jusqu’au sommet du Tuc de la Coume de Lauze 2 489 m

L’arête nord commence ici : elle s’étend sur 500 mètres d’escalade (classée II) jusqu’au cairn bien visible sur la crête.

Lors de mes précédentes venues, le parcours était bien cairné. Les cairns ont maintenant disparu pour la plupart.
Les deux premières longueurs sont délicates et exposées.
A n’entreprendre que si le rocher est sec. Les dalles de granit recouvertes en partie de lichen peuvent être bien glissantes en cas de pluie.
Le rocher est généralement pourvu de belles prises mais elles sont parfois délitées : bien tester chaque prise.
Le cheminement est à trouver au plus simple : à gauche au départ puis sur la droite et assez souvent en restant sur le fil de l’arête.

Profitez de la vue unique sur les baraquements de la mine adossés à ce piton rocheux épouvantable : le soleil ne perce qu’à la mi-journée pour éclairer seulement de quelques heures ce lieu inhospitalier.
Le cairn bien visible ne matérialise pas le sommet mais la fin de l’escalade.
Derrière un sentier dans les éboulis mène 100 mètres plus loin au sommet de la Mail de Bulard où trône fièrement un abri en forme d’orri un peu croulant

La Mangeuse d'homme
Dans des conditions dantesques de froid et d'isolement, les ouvriers séjournaient dans ces bâtiments construits sur le flanc de l'éperon quelques mois chaque année, ils allaient travailler dans les galeries percées à même la face nord dont il reste quelques vestiges (dangereux !)

Un excellent ouvrage a retracé cette histoire minière pour le moins singulière et unique illustré de magnifiques photographies noir et blanc "Entre Cimes et Abimes" au non moins excellentes Editions du Pas d'Oiseau (cliquez ci-contre)

Vue panoramique depuis la Mail de Bulard

Bibliographie :

Le très célèbre ouvrage de Gaston Rébuffat : les 100 plus belles courses du Massif du Mont-Blanc est quasiment introuvable. Je l'ai déniché dans une librairie de Chamonix en version anglaise

— The Mont Blanc Massif The hundred finest routes :
                          page 92 topo n° 33

               Gaston Rébuffat

                  éditions Bâton Wicks - édition 2005

© Bernard Bouzin
Entre Cimes et Abîmes L'arête nord est malheureusement aussi un lieu de mémoire et de recueillement : Muriel une jeune fille de seulement 18 ans a quitté la vie ici. Une plaque et des fleurs régulièrement entretenues nous le rappelle...

Le parcours de l'arête nord est exposé et parfois délicat même par temps sec. Point de vue unique sur la face nord côté gauche et le versant Urets et Maubermé côté droit.

Quant au sommet la Mail de Bulard offre un contraste saisissant : la vallée d'Orle impressionne : elle devient de plus en plus étroite au fur et à mesure de la montée.
Les vallées espagnoles dominées par la Mail sont quant à elles bien larges, l'horizon porte loin. Les vestiges des mines d'Horcalh vous y attendent.

L'accès à la Mail de Bulard par l'arête nord est la voie royale pour accéder au sommet, celui-ci se découvrant seulement sur les dernires mètres.
L'accès au sommet par le versant ibérique est bien plus simple mais vous privera de ce beau spectacle que vous réserve l'arête nord...
2ème partie de la boucle : sommet et retour par le port d’Orle

Il est possible de monter l'arête et la redescendre mais ce serait se priver du retour par le versant espagnol traversant les vestiges miniers pour emprunter la voie Decauville qui reliait les mines d'Horcalh au port d'Orle (les "mines de Sentien" regroupant Mail de Bulard - Bentaillou, Bocard d'Eylie).
Sur les deux versants restent quelques galeries et des ruines de ces exploitations.

Les vallées de ce coté sont bien larges. Depuis la Mail, le tour d’horizon est quasiment à 360 °, vue sur l’Aneto, la Maladeta, les Encantats et les massifs espagnols, côté français sur la ligne de crêtes du pic de Cingles et du Barlonguère ainsi que le tout proche Maubermé. Point de vue unique !

Une station météo et son panneau solaire sont installées en bordure de sommet, au-dessous vous pouvez apercevoir le lac de la Pieta.
Des cairns bien visibles à droite sur le plateau permettent de descendre progressivement sur le côté gauche, puis traversent pour atteindre quasiment les rives du lac.
Quelques cairns discrets partent sur la droite, descendent près d’une cascade puis contournent le dernier ressaut pour aboutir à l’ancienne voie Decauville (bien visible depuis la Mail) qui reliait les exploitations du port d’Orle à celle d’ d'Horcalh.

Ces vestiges valent le détour mais il faut compter une bonne heure de plus aller-retour alors que le retour est déjà bien long.

Le sentier monte en traversée, aboutit à quelques vestiges miniers (rail, soubassement, reste de tunnel) puis au port d’Orle.
La descente longe le pic de l’Homme mort, passe près de la belle cabane de Hounta.

Un peu avant les vestiges miniers de Fontaine Rouge, deux couloirs d’avalanche assez raides endommagent régulièrement les pentes.
En hiver et au printemps, des coulées importantes et des avalanches rendent ce passage très dangereux : j’y ai trouvé deux chevaux morts…
En été le sentier est par moment défoncé et gorgé de boue….

Parvenu à la clairière de Flouquet quitter le chemin qui mène à la Pucelle et emprunter le GRP Tour du Biros (balisé rouge et blanc).
La passerelle (1 104 m) mène à gauche à la belle cabane de Grauillès, il faut remonter le chemin balisé partant à droite.

Le retour est plutôt long jusqu’au croisement du GR à 1 330 m qui permet ensuite de rejoindre le point de départ.